Un Roman fleuve de 700 pages, à la fois thriller politique, roman d’amour et d’aventure, qui nous entraîne en Haïti, en Europe centrale et au Moyen Orient, en passant par les Etats Unis. De véritables personnages entraînés par leurs passions au coeur de complots des services secrets américains. Une trame narrative pleine de surprises. Et quand on le termine, on en redemande.
Un livre exceptionnel, indispensable pour comprendre le monde qui nous entoure.
Une époque, un lieu : 1686, Amsterdam. Une ville active et une société intolérante.
Un personnage : Nella Ortman a 18 ans. Elle se retrouve mariée à un riche marchand qu’elle ne connait pas. Elle vient de la campagne vers la ville.
Des secrets et des mystères : un mari absent, une belle sœur au comportement étrange et un miniaturiste qui livre des commandes qu’on ne lui a pas demandées et qui révèle une connaissance étonnante de cette maisonnée.
Entre roman historique et conte fantastique c’est un roman qu’on lit d’une traite, il nous fait habiter cette époque rude pour les esprits libres.
Le 21 août 1986, par une nuit de pleine lune, la population et les animaux d’une vallée du Cameroun trouvent mystérieusement la mort. Les scientifiques du monde entier se disputent sur les causes de ce drame, les missionnaires font appel à des explications bibliques, et les survivants à leurs légendes ancestrales.
25 ans plus tard, le mystère reste entier et Frank Westerman se fait archéologue du mythe. Il nous montre comment les discours fictionnels se cristallisent sur un fait réel, comment les faits engendrent le roman.
UN LIVRE FORMIDABLE SUR LA FABRIQUE DE LA FICTION. IL SE LIT COMME UN ROMAN A SUSPENS.
Editions fleuve noir
Traduit de l’anglais par Gabrielle Merchez et Frédérique Daber
Au lendemain de la guerre, l’Allemagne est occupée par les alliés dans un but de reconstruction et de dénazification. Le colonel Lewis Morgan et sa famille qui arrive d’Angleterre doivent loger dans une somptueuse villa réquisitionnée à leur intention. Lewis se prend de sympathie pour le propriétaire de la villa qui a perdu sa femme et vit avec sa fille adolescente, il lui propose de rester habiter au dernier étage de la maison.
Lorsque son épouse Rachel arrive avec leur jeune fils, elle n’apprécie pas cette compagnie qui lui rappelle que son fils aîné est mort sous les bombardements allemands. Pourtant les tensions initiales vont disparaître et laisser la place à d’autres sentiments. Autour de l’histoire de ces trois beaux personnages nous découvrons la vie des alliés dans l’Allemagne occupée, les tractations politiques avec les russes, mais surtout les orphelins des ruines, sortes de Gavroches affamés qui se battent pour survivre. C’est un roman sur la perte et le pardon dans une période où tout est à reconstruire, le pays comme les hommes.
Denoel et d’ailleurs
Voici une des très bonnes surprises de la rentrée littéraire. La Répétition d’Eleanor Catton est un livre insolent sur l’adolescence. Le prétexte du roman est un scandale sexuel dans une école. Le professeur de musique est sorti avec une élève qui n’a pas encore fêté ses 18 ans .Ceci n’est que prétexte. A partir de là on suit deux pistes.
D’une part les élèves de l’école et leurs réactions d’autre part, les premières années d’une école de théâtre voisine montent leur pièce de fin d’année sur ce fait divers. D’un ton provocateur où les non-dits sont clairement exprimés, on découvre la mentalité des adolescentes qui (contrairement à ce que pensent le psy de l’école et les parents) ne sont pas choquées par l’histoire mais par le fait que leur copine ne leur a rien raconté.
Le livre est mis en scène comme des pièces d’improvisation dans lesquelles les rôles sont interchangeables. De l’humour, de la provocation font de ce premier roman écrit par une néo zélandaise de 22 ans un des ovni de la rentrée. Quelle énergie.
Gallimard
250 pages, septembre 2011
Après de nombreuses années, Claire Methuen revient sur les lieux de son enfance, en Bretagne près de Dinard. Là, elle retrouve madame Ladon, son ancien professeur de piano ainsi que Simon son premier amour.
Les solidarités mystérieuses, ce sont ces liens comme évidents qui nous lient à ceux qui ont partagé nos premières émotions, nos premiers éveils. L’éveil à l’amour avec Simon, à la musique avec madame Ladon, à l’amitié et la fraternité avec Paul , son frère biologique mais aussi frère dans l’abandon après la perte de leurs parents.
L’abandon est au centre de la vie de Claire. Ses parents se sont suicidés, elle-même a abandonné son mari et ses filles et ne cherche pas à avoir de relations avec eux.
Et puis ,il y a ces paysages, cette nature aussi sauvage qu’elle-même avec laquelle elle a un comportement fusionnel , physique et mental .En s’éloignant du monde, en s’anéantissant dans cette nature , elle se trouve .
Avec une grande économie de moyens, Pascal Quignard nous fait ressentir la nature des relations entre les personnages. Tout se tient dans les descriptions de détails physiques :un regard, un tremblement du corps, une main qui en retient une autre, tout ceci en dit plus qu’une longue description psychologique.
Actes Sud 2009 / Babel 2011
A Port-au-Prince, un jeune avocat haïtien ne rêve que d’ascension sociale. Ici, cela veut dire habiter une maison sur la colline de ceux qui ont réussi. On appelle cela « la culture de l’escalade ». D’un regard lucide et dénué d’émotion, Mathurin observe ses collègues et leur cache ses origines villageoises et pauvres.
Il essaie de vivre sans hier : « j’ai rompu depuis longtemps avec les douleurs affectives. C’est simple. » Jusqu’au jour où débarque un jeune de son village, un gosse de 14 ans qui lui demande assistance. Lui, c’est Charlie, enfant laissé par sa mère à un orphelinat tenu par un prêtre, le père Edmond. C’est un môme désespéré et en colère. Il ne rêve qu’à accéder à une vie normale. On lui a appris que dans la vie il faut prendre modèle sur Joseph .Se projetant dans le futur, il comprend qu’après avoir trouvé une Marie, il lui fera des petits Jésus bons pour le chemin de croix. Car pour les miséreux il n’y a pas d’avenir. Et aujourd’hui, il est pris dans une histoire de bande et de casse dans les quartiers riches qui a mal tourné et seul Mathurin peut être son sauveur. Presque malgré lui, gêné par l’irruption de son passé, Mathurin suit Charlie, par esprit de solidarité avec le jeune qu’il fut lui-même. Il retrouve la violence et la crasse des bidonvilles.
L’histoire est racontée à quatre voix, quatre points de vue, mais un seul paysage, une seule réalité et elle est sordide. C’est un roman sur la mémoire, sur la fidélité à ce que nous sommes, sur l’amitié aussi. Dans une écriture violente et rythmée, mais non dénuée d’humour, Trouillot nous balance le désespoir de ces jeunes haïtiens qui vivent dans la misère et n’ont d’autres choix que celui de devenir des voyous. La rédemption de Mathurin viendra du fait qu’il a essayé d’agir et est resté fidèle à lui-même. Yanvalou pour Charlie est un livre engagé qui, dans une langue magnifique dénonce la misère de l’île. Le yanvalou est une musique pour entrer en contact avec l’âme des morts. Ici elle s’adresse aussi à l’âme des vivants.
Denoël 2012
Nous sommes en hiver : Julius, un jeune Nigérian interne en psychiatrie, vient de connaître une rupture douloureuse. La pression des consultations le laisse exsangue et son passé au Niger le hante. Pour tromper sa solitude, il déambule dans New York. Très vite, ces longues marches deviennent l’occasion de confronter son isolement à des milliers de visages anonymes dans une ville cosmopolite mais meurtrie par les attaques du 11 septembre. De rencontre fortuite en rencontre fortuite, ces visages prennent corps, donnent de la voix, comme autant de témoins d’un paysage humain morcelé, à la fois déchiré et uni par la question de l’autre : marathonien claudiquant seul sur le trottoir après l’exploit, vieux professeur de littérature à l’agonie, cireur de chaussures haïtien, sans-papiers libérien incarcéré, jeunes Noirs américains en quête d’eux-mêmes, patients inconsolables.
Magnifique série de rencontres qui font s’engouffrer dans le texte toute la modernité de New York, cependant qu’en contrepoint l’architecture que Julius déchiffre sans relâche, la musique qu’il écoute, les pièces d’art qu’il contemple dévoilent au lecteur le prodigieux palimpseste de la ville.
Étonnant premier roman, Open City met en scène un homme en crise dans une ville en crise. La prose de Teju Cole, profonde, rythmée, sert à merveille cette belle médiation sur l’identité, la perte, l’acceptation de soi et des autres, dans un monde où l’altérité est partout brandie comme une menace.
Babel
Babel Noir
Lewis, une petite île au nord de l’Ecosse. Un rocher secoué par le vent. Les hommes y sont sombres, taiseux à jeun, bavards et violents quand ils sont ivres, écrasés par le poids d’une religion rigoriste. On y pratique un rite initiatique par lequel les jeunes garçons sont reconnus comme des hommes : participer à une expédition de chasse d’oiseaux sur un rocher aux falaises heurtées par les brisants.
Fin Mc Leod a quitté son île natale à l’âge de 18 ans. Il y revient comme flic pour enquêter sur un meurtre similaire à un autre meurtre qui a eu lieu à Edimbourg. Il vient de perdre son fils unique et son couple se délite. Il retrouve ses anciens copains et les relations complexes qui les unissent.
Le meurtre était un piège pour l’attirer sur l’île et les souvenirs oubliés et les non-dits ressurgissent avec violence. Premier volume de la trilogie de Lewis, c’est un roman noir au suspense haletant. A la rencontre de la nature sauvage, celle des éléments et celle des hommes…
Traduit de l’islandais par Eric Boury
Métailié
Erlendur le personnage principal des romans d’Indridason est revenu passer quelques jours dans la maison de son enfance. Une maison islandaise abandonnée, froide, ouverte aux intempéries.Toujours hanté par la disparition de son jeune frère lorsqu’ils étaient enfants, il s’intéresse à une autre mystérieuse histoire restée inexpliquée.
Des années plus tôt, une nuit de tempête, un groupe de soldats anglais s’est perdu dans la montagne. Une femme qui devait croiser leur chemin a disparu et son corps n’a jamais été retrouvé.
Erlendur, en dehors de toute enquête officielle, va fouiller cette histoire, déterrant les secrets de familles, les histoires d’amants clandestins, faisant ressurgir les vieilles culpabilités.Tout le talent d’Indridason consiste à nous mettre en empathie avec ce personnage solitaire et à nous dévoiler l’humanité des personnages qu’il croise et les drames qu’ils ont traversés dans leur vie.
Editions de Minuit
Pourquoi le roman américain a-t-il la prétention d’être plus universel qu’un roman de terroirfrançais ? Pourquoi la pêche à la mouche dans le Montana fait elle plus vibrer les lecteurs que lapêche dans nos rivières ? Pourquoi le héros du roman américain est-il généralement un professeurd’université qui séduit ses étudiantes et qui est divorcé dès le premier chapitre ?
Tanguy Viel se moque gentiment de ces clichés et écrit son roman américain en déconstruisant lesschémas de ces livres qui occupent une grande place dans nos librairies. Jaloux de leur succès ?
Non,juste un peu moqueur et il nous fait sourire avec lui. Après la lecture de la disparition de Jim Sullivan,nous ne lirons plus jamais de la même façon un roman de Philip Roth ou de Jim Harrison.Il y auratoujours une petite voix ironique qui commentera notre lecture
Editions Gallimard, Série Noire
Trois ans après avoir démissionné de la police norvégienne et s’être exilé à Hong Kong, Harry Hole revient à Oslo. Mais, cette fois-ci, l’affaire s’annonce plus difficile que prévue, intime et douloureuse : Oleg, le fils de Rakel, le grand amour de Harry, a été arrêté pour le meurtre d’un dealer avec lequel il s’était acoquiné. Tout semble accabler le jeune homme.
Ne manque plus que le mobile. Très vite, Harry découvre que la victime et Oleg officiaient pour un mystérieux groupe de dealers, dirigé par quelqu’un dont on ne sait pour ainsi dire rien, hormis son nom : Dubaï.
L’apparition de Dubaï à Oslo a coïncidé avec celle d’une nouvelle drogue dans les bas-fonds de la ville, la fioline, une substance créant une dépendance très forte mais qui n’est pas aussi destructrice que d’autres stupéfiants comme l’héroïne. Alors que la corruption semble gangréner les différents échelons du pouvoir politique et de la police locale, Harry met, sans le savoir, les pieds dans une fourmilièrecriminelle et va très vite devenir la proie des différents malfrats qui oeuvrent dans l’ombre pour le maintiend’un statu quo…
C’est neuvième volet des enquêtes de Harry Hole et, pour ceux qui aiment lire les séries policières dansl’ordre, il faut commencer par « l’homme chauve-souris », éditions Gaïa ou folio.
Editions Bourgois
Des histoires de couples. Il ne s’y passe pas grand-chose. On y voit des hommes et des femmes quivivent ensemble, leur quotidien, leurs petites manies. Quelquefois, leur histoire ne fonctionne plus. Aquelques petits détails dérangeants nous comprenons qu’ils vivaient côte à côte sans vraiment seconnaître, ni peut être s’aimer.
Ann Beattie n’explique pas. Elle nous décrit des situations brutes. A nous de comprendre.
L’auteure a été comparée aux plus grands écrivains de nouvelles américains comme Salinger, Cheever et Carver. Mais son univers est aussi très proche de l’univers de Richard Yates et de ces américains moyens à la recherche d’un bonheur impossible à atteindre.
Un très beau recueil de seize nouvelles sur la solitude, sans pathos, un regard juste sur l’intime désarroi.
Editions Cornélius
Anouk Ricard interprète de véritables faits divers découpés dans les journaux .D’un trait faussementnaïf et très coloré, elle nous raconte des histoires en bandes dessinées où l’absurde est produit par la logique.
Il s’agit par exemple de « elle trouve une dent dans une saucisse » ou « il lui vend une Clio mais garde le double des clés et la lui vole un peu plus tard » ou encore « Mougins : elle vient se confesser et dépouille le prêtre de 18000 euros ». Délire garanti.